Harjeet Kaur – D’Edmonton à la défense des droits, trouver la lumière face au cancer

Harjeet Kaur, une jeune femme dynamique de 38 ans de Calgary, est l’incarnation même de la résilience. Avant le cancer, elle profitait pleinement de sa nouvelle vie au Canada, alors qu’elle et son mari ont quitté Dubaï en 2018. Joyeuse et pétillante, elle aimait son travail à la Chambre de commerce d’Edmonton, rêvant de fonder une famille et d’un avenir brillant dans ce nouveau pays. Or, en 2019, sa vie a pris un tournant inattendu.
Tout a commencé par une fièvre persistante, initialement attribuée à un virus en mai 2019. Puis sont venus les évanouissements, les tests interminables, et après un mois à demander et à insister envers son équipe médicale pour plus d’examens, elle a été admise à l’hôpital en juin, où elle est restée pendant deux mois et demi. Elle y a subi des examens approfondis, des scans, des biopsies et des interventions chirurgicales, se sentant parfois comme un sujet d’étude scientifique. Finalement, en août 2019, à seulement 32 ans, Harjeet a reçu son diagnostic dévastateur : un lymphome T sous-cutané non hodgkinien de stade 4, compliqué par une HLH (maladie auto-immune). À un si jeune âge, le monde de Harjeet s’est effondré. Elle ressentait le besoin d’être forte pour sa famille, mais lorsqu’elle a pu être seule avec cette nouvelle réalité, elle a éclaté en sanglots comme jamais auparavant.
Le chemin qui l’attendait était intimidant : des séances de chimiothérapie agressive qui l’ont laissée faible et épuisée, une greffe de cellules souches pendant la pandémie où son frère, miraculeusement, s’est avéré être compatible à 100 %, et la douloureuse prise de conscience qu’elle avait perdu la capacité de concevoir. Malgré tout, Harjeet a relevé chaque défi avec une détermination inébranlable. Lorsqu’elle s’est rendu compte qu’elle perdait ses cheveux, cela a été particulièrement difficile, puisque dans la culture sikhe, les femmes laissent pousser leurs cheveux sans jamais les couper. Elle a finalement décidé de se raser la tête, et son mari a fait de même par solidarité, ce qui n’est qu’un petit témoignage du pouvoir de l’amour et du soutien.
La greffe de cellules souches de Harjeet était prévue pour mars 2020 à Calgary. À ce moment-là, sa famille était venue d’Inde pour être à ses côtés. Or, comme nous le savons tous, 2020 a bouleversé notre système médical. En raison de la pandémie de COVID-19, son opération a été reportée au mois d’avril, et toute sa famille a dû déménager d’Edmonton à Calgary, car il n’était pas possible de faire l’aller-retour. Elle a subi une greffe de cellules souches le 14 avril 2020, a complété plus de 30 jours d’isolement, tout en continuant la chimiothérapie et la radiothérapie. Pendant cette période, elle savait qu’elle rencontrait des difficultés psychologiques, physiques et financières, et qu’elle avait besoin d’un exutoire. Elle a donc commencé à écrire dans un journal.
L’histoire de Harjeet n’est pas seulement une question de survie, c’est aussi une histoire de transformation. Le cancer a éveillé en elle une nouvelle raison d’être : aider les autres à naviguer dans le monde isolant et souvent terrifiant du cancer. Consciente du manque de soutien pour les patients sud-asiatiques, elle a créé une communauté de soutien en ligne sur Facebook et Instagram, un espace sûr où les gens peuvent partager leurs expériences et trouver du réconfort dans une compréhension mutuelle.
« Le cancer a fait de moi une personne différente », se souvient Harjeet. « Je respecte la femme que je suis devenue après mon diagnostic de cancer. Le but principal de ma vie a été d’aider et de soutenir les autres. »
Son parcours a été marqué par d’immenses défis : les effets physiques des traitements, la pression émotionnelle sur sa famille et le fardeau financier qui accompagne souvent un diagnostic de cancer. Il y a eu de nombreux moments de désespoir, d’écriture de lettres d’adieu, et de sentiment d’être un fardeau pour sa famille qui est venue de l’autre bout du monde pour être à ses côtés. Mais à travers tout cela, Harjeet a trouvé de la force au sein de sa famille, en thérapie et en partageant son histoire avec le monde.
Aujourd’hui, en tant que défenseure des droits des patients et patiente partenaire, Harjeet est déterminée à faire une différence. Elle insiste sur l’importance de l’espoir, même face à des obstacles apparemment insurmontables. « L’espoir est un grand mot », affirme-t-elle, « mais quand les gens disent « tu es forte », je ne suis pas forte. Je n’ai pas le choix. »
Le message de Harjeet est clair : ne perdez jamais espoir et n’ayez jamais honte de demander de l’aide. Son histoire est un puissant rappel que, même dans les moments les plus sombres, la lumière peut être trouvée grâce à la connexion, à la résilience et à l’engagement envers le soutien des autres.
On compte beaucoup trop d’histoires similaires, puisque les Canadiens attendent encore d’être une priorité. Cancer Action Now s’efforce de mettre en évidence les difficultés rencontrées par les Canadiens atteints de cancer pour accéder à des soins de qualité et en temps opportun, et d’appeler les décideurs politiques à faire des soins contre le cancer une priorité.
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